Publié par : Ivan Kruger | mars 18, 2020

Zemmour les droitards et la fermeture des frontières

Hier soir, je lisais un entrefilet dans Valeurs Actuelles, le périodique des droitards rassemblés, Zemmour accusait le gouvernement de ne pas avoir fermé les frontières plus tôt. Je me suis dis « quel con » et je m’expliquerai sur ma théorie de la connerie ou plutôt ma typologie mais ailleurs. Il faut en venir aux raisons de ce jugement. Il tient en quatre dimensions.

1 La phrase de Zemmour est dépourvue de sens politique si on attend par politique une décision qui affecte les conditions de la pérennité d’une collectivité toute entière. Les droitards l’approuveront sans condition parce qu’il sont idéologues mais les droitards ne pensent pas, ils sont comme les cocos d’antan, ils suivent des mots d’ordre. Il ne s’agit pas en effet de dire, il fallait fermer les frontières mais de dire à quel moment : en décembre ? Le 24 janvier après l’annonce des autorités chinoises ? Après ?

2 Il est bien évident que Zemmour en évoquant la fermeture des frontières flatte en bon démagogue l’aversion des droitards pour les basanés et mélanineux sans portefeuille qu’ils tiennent pour responsables de tout (de la hausse du prix de l’abonnement à Pornhub, désormais gratuit en premium, vive la crise, à l’économie administrée d’urgence mise en place hier). Néanmoins, comme le Cambodge, les Etats-Unis et l’Allemagne ont pris la même décision, on ne peut accuser le gouvernement du maréchal Macron d’avoir agi en vertu du sans-papiérisme humanitariste à tendance totalitaire (pour causer la novlangue droitarde). Ils ont simplement agi à l’instar du Cambodge face à la Chine parce que la France est dépendante stratégiquement de l’OTAN et économiquement de l’Allemagne. Si Zemmour pense que le Frexit est la solution qu’il zyeute du côté de Londres qui est dans la même situation que la France, mais en plus ridicule. S’il entend changer cet état de choses qu’il nous dise, sans bouffonner, comment il perçoit le tournant à prendre : un alignement sur l’autocratie russe ?

3 Pour avoir suivi les articulets de Causeur et Valeurs Actuelles ces derniers temps, il est clair que la famille droitarde était plus préoccupée par la cérémonie des Césars et le casier judiciarire de Ladj Ly que par la propagation du covid-19. Il faut reconnaître à Causeur le fait d’avoir posté un article intéressant sur la réaction probable du système hospitalier français à la propagation de l’épidémie mais il était noyé dans cent autres insignifiants et répétitifs, sans même évoquer le mea culpa d’Elisabeth Lévy à propos d’une faute de syntaxe orthographique imaginaire en une : le gauchisme tendance rend possible tous les délires. Tandis que le covid 19 commençait à ravager l’Italie, Elisabeth Lévy sans doute aidé par Brighelli, l’agrégulaire de service, avait décidé d’ajouter un « s » à possible, ce qui rend la phrase proprement absurde. Comme quoi le « gauchisme » n’est pas la seule idéologie productrice de délires.

4 Zemmour occupe, dans ses chroniques, la posture de celui qui gouverne alors même que sa position est celle d’un valet membre de la domus de M.Bolloré. N’est pas Figaro qui veut. Cette posture fut théorisée par Raymond Aron selon lequel un éditorialiste devait prendre la place de celui qui gouverne donc épouser une éthique de la responsabilité pour reprendre les termes de Max Weber. Seulement, Raymond Aron au même titre que Kojève, était l’héritier de la philosophie spéculative allemande alors que Zemmour est au mieux un clone de Max Gallo. Tandis que Raymond Aron et Kojève furent peu ou prou des agents l’un de la CIA, l’autre du KGB, Zemmour est un simple employé de Bolloré, un stipendié qui aimerait bien gouverner mais « pour de faux ». C’est là une position biaisée. Zemmour n’est pas plus un gouvernant que je ne le suis, juste un auxiliaire, ce que je ne suis pas.

Publié par : Ivan Kruger | janvier 4, 2015

Plenel contre Zemmour ou le post-léninisme expliqué aux enfants

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« Le récent arrêt de l’émission d’iTélé, dont Éric Zemmour était un débatteur rémunéré depuis une décennie, a été provoqué par l’interview qu’il a accordée au Corriere della Sera sur son livre. Ce choix éditorial de la chaîne d’information (plutôt de désinformation) ne saurait évidemment être qualifié de censure puisque, loin d’être privé de parole, l’intéressé continuera de cumuler professionnellement chroniques bi-hebdomadaires sur RTL, émission hebdomadaire sur Paris Première, tribune ouverte dans Le Figaro et son magazine, invitations dans d’autres médias (à France Culture bientôt), sans compter ses ouvrages en librairie ».

Donc il ne s’agit que d’un début, camarade emboucheur de cerveaux disponibles, continuons le combat des pitres.

« Nous ne sommes pas ici en présence d’une opinion qu’il s’agirait de discuter ou de réfuter. Mais d’une idéologie meurtrière dont les ressorts sont ceux-là même qui, par la construction fantasmée d’une question juive, ont, hier, entrainé l’Europe dans l’abîme du crime contre l’humanité. »

Il n’y a bien sûr aucun rapport entre la question juive traitée en problème dans l’Europe des Lumières et cette idée absurde énoncée par Zemmour selon laquelle les français vaguement purs seraient absolument étanches aux musulmans, eux-mêmes relativement purs, les deux puretés conduisant à la guerre raciale, façon Yougoslavie en liquéfaction. Si Plenel avait délaissé son bagage de la IVème Internationale dans les caves de la logomachie, il aurait découvert que les massacres de masse ont toujours lieu lorsque s’affirment, à la fois, un vide du pouvoir souverain et un affrontement entre forces politico-militaires sur un territoire précis, généralement considéré comme vide, politiquement parlant, donc disponible pour la colonisation.  

« Popularisé par Éric Zemmour, le raisonnement qui conduit à la nécessité vitale d’une expulsion des musulmans a pour point de départ l’affirmation que la France est victime d’un « grand remplacement », autrement dit d’un changement de peuple insidieux et silencieux, lequel appellerait en réponse, par réflexe de survie, le départ des supposés envahisseurs, une sorte de grand retour ( ?!) des Français issus de l’immigration venue des anciennes colonies françaises. »

On notera le lapsus à propos du « retour ». Si Plenel n’était pas dans la position de celui qui expose ses bons sentiments il n’aurait jamais écrit ce mot qui renvoie les français en question à leurs origines comme si l’origine n’était pas un pur fantasme. Quant à Eric Zemmour, il ne popularise rien. L’idée de couler les navires d’immigrants expulsés en pleine Méditerranée est un pet de l’esprit qui ne date pas du suicide français. Enfin le grand remplacement de Renaud Camus est une allégorie hallucinatoire appariée chez l’écrivain gersois à celle de décivilisation. Ce qu’il constate c’est tout simplement la fin de sa civilisation française disons l’idéal qui le tient en compagnon de route du frontisme.

« Depuis, Renaud Camus a mis en sourdine son obsession juive pour mieux libérer ses obsessions antimusulmanes où la question religieuse est l’alibi d’une stigmatisation générale des Français issus des immigrations maghrébines, africaines, méditerranéennes, antillaises, etc… Dès 2005, sur le site de son « Parti de l’In-nocence », il le fait comprendre en s’alarmant de « la deuxième carrière d’Adolf Hitler », cette « reductio ad Hitlerum » qu’il doit affronter et dont, avec une fausse ingénuité, il montre lui-même qu’elle voudrait l’empêcher de penser comme Hitler, c’est-à-dire en termes de « distinctions ethniques », de « dimensions héréditaires des civilisations », d’« appartenances natives », d’« origines », de « races  »

Outre qu’une obsession n’opère pas en sourdine mais selon une compulsion de répétition, on ne voit pas bien en quoi Renaud Camus stigmatise racialement des individus dans ses écrits. Il écrit en maurrassien, il se veut donc empirique mais pense en esthète. Son racisme a donc peu de probabilité de se propager selon un mode épidémiologique.

« La France n’est pas une terre d’islam », insiste-t-il, souhaitant en conséquence une politique qui fasse disparaître les musulmans de notre paysage »

De la première proposition qui relève du truisme à la seconde, il y a solution de continuité. A moins qu’on en déduise qu’à la lueur du bréviaire plenelien toute personne qui asserte la première proposition adhère à « une idéologie meurtrière dont les ressorts sont ceux-là même qui, par la construction fantasmée d’une question juive, ont, hier, entrainé l’Europe dans l’abîme du crime contre l’humanité »

« Car tous ces mots sont potentiellement des actes, et la violence symbolique des premiers est un appel à la violence concrète des seconds. Le « grand remplacement » de Camus, que popularisent aussi bien Zemmour par l’essai que Houellebecq par le roman, est ainsi devenu le mantra du Bloc identitaire, cette formation radicale de l’extrême droite dont nombre de cadres sont aussi présents au Front national, notamment dans ses municipalités. »

Le délire plenelien monte en puissance. Les mots sont chez lui des actes, leur force serait perlocutoire à tous les coups, entrainant des frénésies de meurtres chaque jour. Il en déduit qu’un écrivain gersois, un chroniqueur tout-terrain, un ancien exilé fiscal et un groupuscule en gilets jaunes forment une autorité centrale, une sorte de duplication du hutu power rwandais, le 6 avril 1994

« Menée contre les droits de l’homme, cette résistance est évidemment la négation de la Résistance et de la France Libre – lesquelles accueillirent nombre de combattants étrangers et coloniaux qu’aujourd’hui, Camus et Zemmour expulseraient tout comme leurs descendants. »

Camus est persuadé en maurrassien que la francité est une affaire de lignage, Zemmour que les musulmans sont un Etat de guerre potentielle dans l’Etat républicain déliquescent, leurs analyses ne sont donc pas identiques. Quant à la Résistance, elle n’est pas un concept mais un mythe, de plus un mythe en déshérence. Comme l’écrit l’historien Pieter Lagrou, « L’histoire n’est plus un discours critique ou subversif, mais une panacée pour les maux incurables de nos sociétés contemporaines. Des institutions désarmées face à la désaffectation démocratique, la xénophobie et la violence, ou tout simplement peu enclines à produire une réelle analyse du problème, se réfugient dans l’injonction mémorielle. Une nouvelle instrumentalisation de l’histoire est à l’œuvre. Plus les horreurs du passé seront passées en revue, plus nos contemporains adhéreront, par effroi, au modèle actuel de société. Pour dire les choses autrement  : le recours à l’histoire est comme une liturgie célébrant la supériorité du présent sur le passé. D’un côté figurent démocratie et droits de l’Homme, de l’autre, autoritarisme, fascisme, crimes de masse, génocide, Holocauste, racisme, esclavage, croisades et chasses aux sorcières. (…) La culture politique de repentance et d’excuses publiques pour les épisodes criminels du passé renforce cette mise à distance »

Dès lors le révolutionnaire Plenel, en appelle déjà à voter antifasciste ou moraline, concrètement, Alain Juppé car toute cette indignation ne finira que sur l’autel des urnes.

« En 2013, un événement en a apporté le témoignage. Le 22 mai de cette année-là, devant l’autel de Notre-Dame de Paris, se suicidait avec une arme à feu Dominique Venner, figure de cette Nouvelle Droite, issue de l’extrême droite à la fois la plus radicale et la plus intellectuelle des années 1960, qui opta ensuite pour une stratégie gramscienne de conquête progressive d’une hégémonie culturelle et idéologique. Or, dans une posture esthétique de « samouraï de l’Occident », l’athée Dominique Venner entendait par son sacrifice lancer un appel à la mobilisation contre… le « grand remplacement »… l’hommage sans doute le plus fidèle, car le plus en communion de pensée avec Venner, est celui d’Alain de Benoist, principal théoricien de cette nouvelle droite révolutionnaire, habitée par la hantise du métissage et la phobie du multiculturalisme, déterminée à remplacer l’éthique en politique par une esthétique de l’élite. Lequel Alain de Benoist sort de plus en plus fréquemment de son apparente tour d’ivoire intellectuelle pour commenter cette victoire de la stratégie gramscienne d’hégémonie idéologique dont il fut le premier promoteur à droite. En 2010, il se contentait de saluer « l’anticonformiste Zemmour ». Fin 2014, il le crédite de ne pas parler « au nom de la droite mais du peuple ». Mieux encore, interrogé sur la « remigration », cette expulsion qu’appelle le « grand remplacement », et sur le refus de Marine Le Pen d’employer ce mot, il confie « n’en penser rien, car j’attends qu’on m’explique en quoi cela pourrait consister. Habile et politique, sa réponse discute la faisabilité, pas l’éventualité : « J’ai lu avec attention toutes les mesures proposées par les tenants de la “remigration”. Ce sont des mesures qui, si elles étaient appliquées, auraient certainement pour effet de diminuer les flux migratoires, de couper certaines pompes aspirantes, de décourager d’éventuels candidats à l’immigration. Ce qui est déjà beaucoup. Je n’en ai pas vu une seule, en revanche, qui soit de nature à faire repartir vers un improbable “chez eux” – avec, on le suppose, leurs parents “de souche” – des millions de Français d’origine étrangère installés ici depuis parfois des générations et qui n’ont nullement l’intention d’en bouger. Cela dit, tout le monde n’est pas forcé d’être exigeant sur le sens des mots. Et il n’est pas interdit non plus de rêver… » »

Il suffit de lire Alain de Benoist, même cité par Plenel pour constater qu’il ne croit pas à l’utopie (que Plenel conçoit comme une dystopie) d’une remigration. Il n’en attend qu’une chose, d’énièmes mesures législatives destinées à dissuader « d’éventuels candidats à l’immigration ». Quant à Zemmour, il le crédite de manier le concept politique quelque peu périmé de peuple. On apprend donc qu’Alain de Benoist est de droite à ceci près qu’il n’est pas libéral. Néanmoins, il est de la dernière bassesse de cracher sur un homme qui se donne la mort, un homme mort en athée véritable, comme devait l’être Léon Bronstein si on suit ses écrits. Quant à la hantise (du métissage) et à la phobie (du multiculturalisme), il induirait qu’Eléments fasse toutes ses couvertures sur le premier thème, ce qui n’est pas le cas. En ce qui concerne la phobie, phénomène caractérisé par une réaction d’angoisse ou une répulsion ressentie, on peut se demander si Alain de Benoist est bien le seul à la vivre face à cette bouillie informe que certains nomment le multiculti.

« Tout n’est pas possible, et tout n’est donc pas dicible dans l’espace public comme s’il s’agissait d’une opinion en valant une autre – et notamment pas que les Noirs sont inférieurs aux Blancs, que l’Islam est inférieur à la chrétienté, que les musulmans ne sont pas européens, que les Juifs dominent les médias, que l’expulsion des Français d’origine étrangère est une solution, que la stigmatisation d’une religion est légitime, que la discrimination à l’embauche l’est tout autant, tout comme le contrôle au faciès, etc. »

On notera que chez le brave Plenel tout se vaut mais plus encore on appréciera cette curieuse conception policière de l’opinion légitime/licite selon laquelle il est inutile de discuter certaines propositions et qu’il est donc nécessaire d’exercer une certaine tutelle sur les masses, toujours quelque peu perverties. Preuve que Plenel n’a pas renoncé à sa conception gnostique-léniniste de l’avant-garde.

« Lors d’une rencontre provoquée par mon livre Pour les musulmans, avec l’association Mamans toutes égales, l’une des intervenantes suggéra que le pire, « ce n’étaient pas les bruits de bottes, mais le silence des pantoufles ». Notre silence, votre silence. Si d’aventure, nous ne réussissons pas collectivement à empêcher la catastrophe qu’appellent de leurs vœux Camus, Zemmour et Houellebecq, nous nous souviendrons avec honte de cette alarme. »

Publié par : Ivan Kruger | décembre 17, 2014

Ce qu’a dit Eric Zemmour au Corriere della sera

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Mais un jour, à quelqu’un qui s’appelait Zemmour

Je disais, en voyant sa prose et ses débours,

Qu’il faut qu’un galant homme ait toujours grand empire

Sur les démangeaisons qui nous prennent d’écrire

 

 

Zemmour à propos de son succès « De mon point de vue, c’est une immense satisfaction. Quant à la dispositio du livre je me suis inspiré de celle d’Enrico Deaglio dans Patrie 1978-2008. Je ne l’ai pas lu mais, au niveau de l’inventio, comme lui, j’ai mélangé culture populaire et essai politique. Je m’attendais à la polémique pas au succès converti en plébiscite. On m’apostrophe, on me salue parce que j’exprime les souffrances des français qui ne se résignent pas à l’agonie de leur pays. Je revendique le terme de populisme parce que le populisme consiste à refuser la disparition de notre manière de vivre. Le Monde me prétend complotiste. Mais je ne dénonce aucun complot, juste une élite qui agit sous l’angle des trois D : Dérision, Déconstruction, Destruction de la France au nom de l’Europe, de l’ouverture au monde, du progrès. Ils ne cessent de répéter que nous ne sommes jamais assez allemands, américains ou suédois. A l’opposé de l’Italie où l’Etat faible a créé une société qui  a appris à se défendre seule, les français sont trahis par leur Etat. Nous sommes le pays européen qui compte la plus importante communauté musulmane. Or le modèle français d’assimilation supposait un effort pour devenir français. Mes ancêtres étaient des berbères de religion juive. Mais je les sais et les dis français. Tout ça est terminé. Les musulmans ont la charia et le Coran. Ils vivent entre eux, dans quelques banlieues où ils ont contraint les français à vider les lieux. L’Histoire est surprenante, qui aurait dit en 1940, que vingt ans plus tard, un million de pieds-noirs quitteraient leur patrie pour la métropole ? Ou que 5 à 6 millions d’allemands, en 1945, seraient obligés de quitter la Mitteleuropa où ils vivaient depuis des siècles. Nous allons au chaos. Cette situation de peuple enchâssé dans un autre, de musulmans lovés parmi les français, conduira au chaos et à la guerre civile. Ce sont des millions de personnes qui vivent en France mais pas comme des français. Etre français, c’est donner des prénoms français à ses enfants, être monogame, se vêtir en français, manger du fromage, plaisanter dans les cafés, draguer en toute courtoisie, aimer l’Histoire de ce pays, la percevoir en héritier, comme un legs, et vouloir la continuer comme disait le vieux Renan. J’affirme ce que la majorité des français pensent contre une élite qui veut leur apprendre à penser dans les clous : le mariage pour tous, l’Europe, le féminisme, la mondialisation, l’immigration-chance pour la France. Si je suis proche du FN ? Sur nombre de sujets, je suis loin d’eux. Je n’ai pas entendu le FN s’opposer au mariage gay et sur les questions de société, ils sont bien trop à gauche toute. De toute manière, je ne me situe pas sur le terrain parlementaire mais sur celui des idées, la noosphère. Je mène mon combat culturel, à la Gramsci.

Eric Zemmour au Corriere della Sera, 30 octobre 2014 / Traduction libre BAM

Publié par : Ivan Kruger | novembre 25, 2014

Sizain pour le brave Zemmour

hotel du parc

Bienheureux Zemmour, dont la fertile plume


Peut, tous les mois, sans peine, enfanter un volume.


Tes écrits, il est vrai, sans forme et languissants

Semblent être formés en dépit du bon sens:


Mais ils trouvent pourtant, quoi qu’on en puisse dire,


Un marchand pour les vendre, et des sots pour les lire.

Publié par : Ivan Kruger | octobre 23, 2014

Zemmour, la droite et le pseudo-darwinisme

Selon Eric Zemmour la virilité est une propriété qui appartient, phylogénétiquement parlant, aux membres masculins du genre humain. Cette virilité se définirait par une affirmation de soi agressive dans les interactions sociales et une domination de l’autre sexe. Comme la substance de cette propriété est sujette à caution et qu’aucune expérience n’a jamais démontré l’existence d’une virilité innée, il s’en suit que Zemmour a mis en intrigue une fable.

Cette fable pseudo-darwinienne est la suivante : depuis 40 ans, les baby-boomers et la gauche ont castré idéologiquement et sociétalement les mâles blancs hétérosexuels au profit des femmes, des homosexuels et, in fine, des afro-musulmans. Ces derniers, alliés paradoxaux des féministes, menacent d’absorber la « race blanche » européenne via un métissage généralisé.

Comme avec Obertone, cette fable connaît le succès, c’est dire qu’elle est jugée plausible par des centaines de milliers voire des millions de français de droite. Il s’en suit qu’être de droite aujourd’hui c’est embrasser le pseudo-darwinisme sous deux formes : le pseudo-darwinisme total ou partiel.

Le pseudo-darwinisme total affirme l’existence de la guerre des races et l’absorption/disparition prochaine de la race blanche, elle connaît des tenants radicaux de la thèse, Breivik, et d’autres plus modérés, les différents partis populistes de droite européens. Le pseudo-darwinisme partiel affirme que la compétition économique est la meilleure manière de sélectionner une élite d’hommes libres, ce qui permettra d’amorcer la survie des lignées familiales humaines les mieux dotées génétiquement, les dysgéniques ne méritant ni compassion ni dispositifs de solidarité. Ce darwinisme partiel connaît une frange radicale, les divers partisans de l’eugénisme et une branche modérée, les libertariens.

Pour en revenir à Zemmour celui-ci n’est pas le seul juif darwinien qui ait traversé l’Histoire. Comme Ludwig Gumplowicz et Otto Weininger, il tient que l’affirmation « je suis juif » est vide de sens aussi il attend l’attribution de son identité d’une instance tierce. Le succès donc l’opinion l’a fait français, il sera donc français mais le vide substantiel de cette identité d’Arlequin tient dans les titres de ses ouvrages qui suivent une certaine gradation, l’avant-dernier évoquait la mélancolie, le dernier, le suicide. La fascination morbide rapproche donc le juif français fin de siècle du juif viennois suicidé. Au moment même où Zemmour clame qu’il est français, il ne peut s’empêcher d’invoquer la mort de l’objet obscur de son désir qui hésite entre l’homme dit viril, la bombasse blonde et le régime de Vichy.

En effet, pour aimer cette France déjà morte, pour se dire solidaire de cette France putréfiée, il fallait, absolument, lever l’hypothèque vichyssoise. Zemmour l’a fait. En affirmant Vichy a protégé les juifs français, l’histrion de plateau n’émet pas une assertion, il affirme son appartenance fantasmatique à la race blanche européenne de Reykjavik à Novossibirsk en général et à la France de Pétain, en particulier, soit la France doloriste méditant sur sa grandeur passée sous la toise allemande, la France d’Emmanuel Berl qui est aussi bien celle de Sarkozy et de François Hollande.

Publié par : Ivan Kruger | novembre 12, 2013

Christiane Taubira : portrait façon puzzle

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La Garde des sceaux, Christiane Taubira, appartient à la Grande Loge féminine de France (GLFF) qui compterait 10 mille sœurs dans l’hexagone et quatre autres milliers de membres en Europe et en Afrique, le tout réparti en 450 Loges.

Selon certaines sources, elle est élevée au milieu d’une fratrie de 11 enfants, par une mère femme de ménage. Son père est absent, un scélérat écrit-elle dans ses mémoires. Selon d’autres sources, sa mère est aide-soignante et elle élève, seule, ses cinq enfants.

A Cayenne, Christiane Taubira acquiert, par adjudication, en 1987, un terrain pour 205 mille francs. Elle est alors directrice de l’Assistance technique à la pêche artisanale en Guyane. Du 24 de la rue Schoelcher, où il est situé, il faut deux minutes pour gagner, à pied, le port de plaisance, et à peine plus pour rejoindre les rives de l’océan Atlantique, il vaut donc 150 mille euros aujourd’hui. Elle détient ce terrain en SCI (Amazonite) avec ses quatre enfants, Lamine, né en 1979; Nolywé, née en 1981; Diawara, né en 1986 et Djamila, née en 1988. On le voit aux prénoms qu’elle distribue à sa progéniture, cette femme est à la fois très attachée à l’Europe en général et à la France, en particulier. A Christiane Taubira, la totalité des 1500 parts sociales de l’usufruit. A ses quatre enfants, 375 parts chacun de la nue propriété. Et à elle la gérance. Lors de la déclaration du patrimoine des ministres, elle affichera 3 vélos. Elle avait déclaré au JDD, « Il y a en outre deux sujets spécifiques, qui concernent les territoires d’outre-mer et l’Afrique. En outre-mer, il y a eu une confiscation des terres ce qui fait que, d’une façon générale, les descendants d’esclaves n’ont guère accès au foncier. Il faudrait donc envisager, sans ouvrir de guerre civile, des remembrements fonciers, des politiques foncières. Il y a des choses à mettre en place sans expropriation, en expliquant très clairement quel est le sens d’une action publique qui consisterait à acheter des terres. En Guyane, l’État avait accaparé le foncier, donc là, c’est plus facile. Aux Antilles, c’est surtout les descendants des « maîtres » qui ont conservé les terres donc cela reste plus délicat à mettre en œuvre. ».

Son fils a été condamné par la justice pour complicité de vol. Elle avait alors tenté d’utiliser ses contacts afin de faire annuler la condamnation (avec dispense de peine). Le document daté du 5 février 2001, est adressé à celle qui était alors la ministre de la justice, Marylise Lebranchu (désormais  ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique. Christiane Taubira y demande une « annulation » de la condamnation en expliquant qu’à « chaque fois qu’il subit un contrôle d’identité, la consultation du fichier provoque sa conduite au commissariat. » 

 Walwari (éventail en créole) est un parti politique fondé en 1992 par Christiane Taubira et Roland Delannon, qui était alors son mari. Son objectif revendiqué était de « remporter une victoire contre le Parti Socialiste Guyanais, alors omnipotent sur la scène politique locale ». Christiane Taubira en est toujours membre, tout en appartenant au bureau national du Parti radical de gauche (PRG) au nom duquel – ou sur le quota duquel – elle siège officiellement au gouvernement. Comme « secrétaire générale adjointe pour la diaspora à l’étranger » au sein du parti Walwari, on trouve une certaine Nolywé Delannon, la fille aînée de Christiane Taubira. « Les membres fondateurs de cette section Ile De France (de Walwari) sont : Mario BELNY, Diawara DELANNON, Téva DELAR, Aude DESIRE, Aurélie GUELLIL, Lyvia HARMENIL, Patrick HO-COUI-YOUN, Eric LAFONTAINE, Laurent LAPIQUIONNE, Adhams MAGDELEINE, Raymond SARBADY. »

Extrait du programme de Walwari : « Concertation pour l’élaboration d’une ‘Charte de la citoyenneté sociale’ visant à encourager le recrutement de Guyanais dans tous les secteurs d’activité, et notamment dans ceux où ils sont systématiquement écartés… Elaboration de la liste des conditions d’éligibilité aux marchés publics et aux subventions, en y insérant un critère de respect de la ‘Charte de la citoyenneté sociale’… Réhabilitation du statut des langues natives : Créole guyanais, Bushinengue, Langue Kalin’a »

Christiane Taubira n’a jamais réussi à remporter la moindre élection locale. Elle a même échoué deux fois à conquérir la mairie de Cayenne. « Lors de sa première campagne, pour les élections cantonales de 1994, elle a dit qu’en cas de succès il ne faudrait pas compter sur elle pour jouer les assistantes sociales »

En 1993, au nom du parti Walwari, elle vote la confiance au gouvernement Balladur et sera quatrième sur la liste européenne Energie radicale menée par Bernard Tapie en 1994, dont elle apprécie le «magnétisme mêlé de brigandage». En 1997, elle est réélue députée et rallie contre toute attente le groupe socialiste pour finalement le quitter en novembre 2001 rejoignant le groupe Radical-citoyen-vert (RCV).  En 2002, lors des élections présidentielles, elle recueille 2,32% des voix au premier tour, sous la bannière des radicaux de gauche. « Quelques semaines avant le scrutin, il y a eu une rencontre en ma présence avec Claude Bartolone, raconte Bernard Tapie, intime et grand admirateur de la dame. Christiane lui a promis que si Lionel Jospin, en personne, lui demandait de retirer sa candidature, elle s’effacerait sans hésiter. Hélas, Jospin n’a jamais condescendu à lui parler… » Et Taubira est allée jusqu’au bout. Réfléchir aux moyens de faire des Accords de partenariats économiques (APE) « un atout du partenariat » entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) fut la nouvelle mission que le président de la République Nicolas Sarkozy, une fois élu, avait confiée au députée PS guyanaise Christine Taubira.

Taubira a étudié les sciences économiques à Paris-Assas mais aussi la sociologie et l’ethnologie afro-américaine enfin le secteur de l’agro-alimentaire. Alors coiffée comme Angela Davis, elle dévore Fanon, «pleure de rage» sur la mort d’Allende. Elle se rapproche des milieux indépendantistes lorsque des militants guyanais sont accusés à tort d’avoir voulu assassiner des enfants de hauts fonctionnaires pour Noël. Elle milite au parti indépendantiste Moguyde et entre dans la clandestinité après avoir participé aux émeutes de Cayenne. « Tous les deux jours je devais changer de lieu, tout en trimbalant un bébé de deux mois ». Avec la victoire de la gauche en 1981, le Moguyde périclite. Christiane Taubira poursuit sa vie politique, entreprend de longs voyages en métropole, en Afrique du Sud, à Haïti.

Lors d’un déplacement à Sangatte, elle a pété un câble et m’a traitée d’esclavagiste quand je la poussais à poser à côté des élus locaux pour la presse, rapporte Elisabeth Boyer. Christiane est incapable de gérer un groupe : écouter les uns et les autres pour conforter chacun à sa place, faire en sorte que le bateau de chacun aille dans le même sens ». «Elle est capable d’arriver trois heures en retard à un colloque où l’attendent 600 personnes et de lâcher : « En plus, il n’y a plus rien à manger ! »» raconte Blanchard. Elle est condamnée le 27 septembre 2004 par le tribunal des Prud’hommes pour licenciement abusif et rupture abusive de contrat, à verser 5300 euros à son ancienne assistante parlementaire Sylvia Edom.

Lors d’un déplacement de Christiane Taubira à la cour d’appel d’Angers, devant le palais de justice, un groupe d’enfants lui crient « Taubira casse-toi, Taubira dégage, Taubira tu sens mauvais, tes jours sont comptés », raconte AngersMag.info. Sous le « regard amusé de parents fiers de leurs progénitures ». Une fillette de 12 ans la traite de « guenon » mangeant une banane. Elle est ovationnée par l’Assemblée nationale. A gauche et au centre, tout du moins, pour un hommage auquel l’UMP n’a pas souhaité se joindre. Alors que la ministre de la Justice a regretté dans Libération que les réactions aux injures racistes dont elle est l’objet n’étaient « pas à la mesure » du danger pour « la cohésion sociale » qu’elles représentaient, que Malek Boutih a estimé qu’elle n’avait pas été assez protégée, les gestes de soutien politiques se sont soudain multipliés. « Ce n’est pas seulement elle qui est insultée, mais toutes les personnes noires qui sont animalisées », a dit Leonora Miano, romancière camerounaise de langue française, lors de la remise du prix Femina. « Ce n’est pas seulement le roman en lui-même qui est symbolique, mais mon visage qui ressemble au sien ».  La saison de l’ombre décrit le basculement d’un monde pour une communauté africaine confrontée à la traite négrière et à la disparition d’êtres aimés. « Avec ce prix, je suis très contente pour toutes les personnes qui se sentent un peu vengées, aujourd’hui, après avoir été traitées de macaques récemment ». En revanche, Christiane Taubira était l’invitée de l’émission Des paroles et des actes jeudi soir sur France 2. Lors de cette interview, la Garde des sceaux a été confrontée au témoignage de la mère d’une jeune fille victime d’une agression par un récidiviste en liberté. Face à ce témoignage, la ministre n’a pas souhaité réagir.

Christiane Taubira donne son nom à la loi française n° 2001-434, votée le 10 mai 2001, qui reconnaît comme crimes contre l’humanité la traite négrière transatlantique et l’esclavage qui en a résulté mais elle a passé sous silence la traite négrière africaine et arabo-musulmane, contre l’avis d’historiens compétents, y compris africains. Elle s’en est justifiée ainsi: «Christiane Taubira soutient sa position en déclarant qu’il faut éviter d’évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les «jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes.»

En octobre 2013, alors que François Hollande se rend en Afrique du sud, Taubira, présente, rend visite à deux couples locaux de lesbiennes, en compagnie de la compagne du président.

Nommé en juin dernier « conseiller spécial » de la garde des Sceaux Christiane Taubira, Jean-François Boutet continue d’exercer sa profession d’avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation. Depuis sa nomination au cabinet du ministre, la SCP Boutet, dont il est l’actionnaire unique, a défendu des clients aussi divers que le groupe Axa, le département de Saône-et-Loire, l’Union nationale des associations familiales, l’Urssaf des Alpes-Maritimes ou une société de gaz. A chaque fois, c’est Jean-François Boutet en personne qui porte ces affaires devant la Cour de cassation et le Conseil d’Etat. Récemment, il s’est ainsi retrouvé opposé au musée du Quai Branly, un établissement public – pour le compte d’Axa –, ou bien à la préfecture de police au sujet de la fermeture d’un bar de nuit parisien. Il est aussi intervenu pour Radio Nostalgie dans un dossier d’attribution de fréquence par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, ou dans une procédure opposant des associations au ministère de la Culture. Agé de 57 ans, fils d’un ancien président de TF1, Jean-François Boutet est un intime de Christiane Taubira, qu’il a connue au Parti radical de gauche, dont il a été ­secrétaire national et tête de liste à Paris.

Publié par : bouteillealamer | juin 9, 2013

Moutons rouges

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C’est ici

Publié par : bouteillealamer | juin 6, 2013

La mort cérébrale de la gauche

Les journaux nous apprennent ce matin, qu’une rixe aux abords de la gare Saint-Lazare, s’est soldée par le décès clinique de l’un des protagonistes, appartenant à la mouvance « anti-fasciste ». Les auteurs de l’homicide, quant à eux, seraient issus de l' »Extrême Droite », terme qui comme chacun sait, fédère aujourd’hui l’euro-sceptique, l’auto-entrepreneur et Adolphe Hitler.

La présentation des faits par l’ensemble de la presse d’Etat, paraît une fois de plus, souffrir d’une absence évidente d’objectivité, tant la présomption d’innocence est piétinée au profit d’une fable au service de l’idéologie victimaire de gauche. Les valeureux antifa contre les ignobles néonazis, en bref la chanson du Front de Gauche reprise en cœur par les médias et un personnel politique jouant les petites pleureuses. Le but d’une telle niaiserie est assez clair, mais développons.

Bien évidemment, on arguera qu’il y a mort d’homme, que c’est inacceptable, dans le pays des Droits absolus du Capital à fructifier, à moins que le seul intérêt de ce fait divers soit en fait l’appartenance politique du protagoniste, désigné comme criminel. Un skinhead. Quelle chance. Par raccourci la droite est donc coupable car la droite est putschiste depuis la Manif pour tous. Elle l’est même de toute éternité puisque la gauche de gouvernement n’est plus de gauche et qu’il n’y a qu’un fauteuil pour les deux jumeaux et même le troisième, en perruque blonde.

L’aboiement à éclipses des pouvoirs politiques et de leurs affidés journaleux, relatif aux crimes urbains commis par des bandes ethniques ou confessionnelles de jeunes gens entre 15 et 25 ans, permet justement de jeter aux orties toute indignation. Lorsque les assassins d’un père lynché devant sa famille à Epinay-sur-Seine ont été déférés devant les tribunaux, personne n’a réclamé la dissolution de tous les groupes de rap, et lorsque le vigile du magasin Batkor fut noyé dans le canal de l’Ourcq par des voyous juifs qui hurlaient à l’antisémitisme pour se défendre d’avoir tué un pauvre employé maghrébin,  personne ne réclamait un examen de conscience aux associations adhérentes du CRIF. Du moins, pas à ma connaissance.

La mort en tant que telle importe peu, elle est absurde comme celle de ceux qui ne reviennent pas vivants d’une rixe. Seul le symbole sera retenu, le sang versé alimentera la machine à slogans, et le gouvernement récupérera l’événement en feignant la douleur, comme la gauche d’opposition instrumentalise depuis des décennies, le désir de Révolution en le plaçant sur la touche stand-by.

A aucun moment, n’a été posée la question de l’origine de l’agression. Il fallait un exemple. Il fallait que la droite soit coupable. Pourtant il y a fort à parier qu’une petite bande de révolutionnaires sans révolution, se soit donnée le mot pour aller s’exciter autour d’une bande de skinheads sans fascisme, tous venus, bras-dessus, bras-dessous, profiter des soldes chez Fred Perry. Les témoignages semblent confirmer la thèse des insultes, des menaces, comme le souligne l’agent de sécurité, prévenu par les skins du risque d’une agression à leur encontre. Et puis vint la confrontation, la réplique, les coups, toujours difficiles à recevoir et à admettre quand on se croit dans le camp des bénis de l’Histoire. La victime ne savait pas que les bagarres sont comme les histoires d’amour, parfois ça tourne vraiment connement. La victime croyait que les actes de défi qui engagent l’honneur ou la survie, sont écrits à à la manière d’un scénario de Canal+, toujours à l’avantage de l’homme de gauche espiègle et mal rasé qui finit par terrasser les méchants de retour d’un opéra nazi.

Malheureusement, l’art de se battre ne permet pas aux garçons à petits corps et grosses têtes qui ne le possèdent pas de gagner la bataille des poings. Les bonzes de la gauche d’opposition se sont bien gardés de le leur enseigner. Il suffit de voir Mélenchions toujours à hauteur d’estrade afin de ne pas toucher le sol, toujours à portée de micro pour ne pas rester aphone. Un coup de boule le renverrait à son comptoir. Ce drame rappelle un peu du Réel à ceux qui l’appréhendent avec beaucoup de difficulté. Le gauchisme tortue, interminablement en attente du grand soir, n’a pas besoin de traumatisme crânien pour être cérébralement mort et la gauche de gouvernement de mort débile pour soulager sa moraline et s’inventer des fantômes.

Publié par : bouteillealamer | novembre 24, 2012

UMB, Union pour un Mouvement Bananier

UMB, Union pour un Mouvement Bananier

Publié par : bouteillealamer | septembre 30, 2012

Si j’aurai su j’aurai pas vu

J’ai regardé la Guerre des Boutons (la version 2011), avec cette appréhension du condamné qui se voit proposer un verre d’alcool et une dernière cigarette avant sa mise à mort.

Il en est des exécutions capitales, comme des films sur la France d’hier : un avant gout d’espoir avant la décollation.

Louis Pergaud avait publié son roman en 1912, à l’heure du service de 3 ans, mais ce contexte historique ne représente aucun espèce d’intérêt pour le réalisateur Yann Samuell, qui lui préfère la France vichyste ; beaucoup plus en phase avec l’image du français sale gueule, qu’il est aujourd’hui convenu d’afficher de Tel Aviv à Marrakech.

On peut dire qu’il est servi, le cochon de Français, avec béret ajusté sur ses grandes oreilles et sa chemise jaunie au col et aux aisselles. Portrait officiel du maréchal dans la classe et hymne entonné par des élèves obéissants. L’instituteur n’est pas dupe ; lorsqu’un enfant lui demande pourquoi la chanson n’est reprise que le lundi (graine de collabo), il lui répond qu’il ne faut pas abuser des bonnes choses. L’humour est du côté des récalcitrants, le courage aussi. Ils n’ont pas de grandes oreilles ni de trucs jaunis. Le résistant sourit, même sous la torture. Quand un groupe de pécores vinassés cause de la guerre et des Juifs, son sang ne fait qu’un tour à l’instit’,  il rue dans les brancards maréchalistes. Même pas peur de la Milice ! Un voisin impressionné par tant de courage, lui demande d’ailleurs s’il « en est » ( comprendre « de gauche » et non pas franc-maçon).

Tout le reste n’est que succession de clichés  : la fillette juive réfugiée en zone libre, et instruisant le cancre avec Plutarque car le juif sait ses classiques et le franchouille la Terre qui ment. Le juif donne la leçon d’émancipation. L’ignare va gagner face aux Velrans, Petit Gibus boit en compagnie d’un demeuré, nostalgique de la coloniale, le démonstrateur du musée, mélange improbable de Maurras et du baron Von Gloeden décoré de la francisque, reluque, avec volupté, les maigres guiboles de son docile public d’abrutis.

Il aurait été trop simple de produire un remake du film de 1962, aussi il fallait que cette histoire de rivalité d’enfants serve de trame à un sujet bien supérieur en dignité, ou les héros ne sont plus Lebrac et de l’Aztec des Gués, mais Che Guevarra et Simone Veil ou un accouplement des deux.

Le cinéma contemporain semble marquer l’impossibilité de traiter la France d’avant autrement que par le prisme de la perfidie et de la laideur. Et quand la France profonde est évoquée dans ce qui sert de patrimoine culturel en réfection permanente, il convient de la remodeler selon les normes voulues par les vigilants. Un rappel à l’ordre qui place le Big Bang en 1943, afin de faire comprendre à ce cochon de français d’antan qu’il n’est que souillure en voie de nettoyage.

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