Mitterrand et les 40 Violeurs

L’un des avantages non négligeables suscités par l’Affaire Frédéric Mitterrand, aura été de mettre à jour l’extension de la logique libérale, qualifiée par Alain Soral avant même la polémique, de « […] marchandisation de tout, y compris du corps de nos enfants ».

On ne pouvait trouver plus juste synthèse de ce système libéral-libertaire, territoire de jouisseurs consuméristes, dont les plus actifs représentants issus d’une droite et gauche réconciliées, se trouvent aujourd’hui à des postes clefs de la nation française et de l’Europe.

La Mauvaise Vie, ouvrage biographique narrant les expériences bordel-line de l’intéressé, et qualifié par Nicolas Sarkozy de livre « courageux et talentueux », sans doute pour ses passages sur la meilleure manière de sodomiser son prochain, cristallise le quotidien des mondains désirant jouir sans entrave de leur statut de privilégié ; le petit thaïlandais incarnant métaphoriquement ce Peuple, une sorte de Marcel Cerdan au teint jaune, subissant malgré lui une violence  pas tout à fait symbolique qui consiste à louer son fion et sa queue au plus offrant, c’est à dire à monsieur Mitterrand.

À la lumière de ceci, nous comprenons plus facilement comment s’opère la jonction idéologique entre la gauche sociétale et la droite libérale, une démoralisation des mœurs portée par la sacro-sainte vague de la loi du marché. Comme le rappelle Jean-Claude Michéa, dans son ouvrage L’Empire du Moindre mal « […] en Allemagne ou grâce à la gauche, la prostitution est devenue un métier comme un autre, certaines ouvrières licenciées par le Capital se sont vu logiquement proposer par l’ANPE locale, au titre de leur reconversion, l’emploi d’hôtesses de charme dans les nouveaux Eros Centers ».

L’ouverture des frontières permettant la libre circulation des hommes et des capitaux, représente le degré ultime de convergence d’intérêt entre trotskistes d’opérette et libéraux des tiroirs-caisses.

Un tel mépris est bien sûr rendu possible par la fausse naïveté des sociologues en acte du marketing d’entreprise, qui présuppose que les riches oisifs sont nécessairement pervers-intelligent  (la violence et le crime bourrins trouvant leur terreau dans la pauvreté), puisqu’à l’abri du besoin mais que le désir de Mitterrand de sodomiser à la chaîne des jeunes gens musculeux n’est que l’effet de son innocent plaisir et non de sa position de classe. Le procès d’Outreau figura très certainement ce postulat ; la Nomenklatura se gardant bien de voler au secours d’accusés assimilés à des ploucs dégénérés alors qu’elle se déchaîne pour défendre son Mitterrand.

La solidarité de caste n’aura évidement échappé à personne (regardons la chaîne de l’amitié développée pour l’occasion ; un vrai déferlement de VIP : Delanoë, Cécile Duflot des Verts, Julien Dray le marchand de montres, Brice Hortefeux, Henri Guaino, Daniel Cohn-Bendit, Luc Chatel), et les piteux arguments en défense du ministre de la Culture cherchant une échappatoire en se présentant comme une victime de l’Extrême Droite, n’y changeront rien. Sa tête est tombée. Pour l’Opinion, elle roule déjà.

Dans deux ans, elle aura tout digéré.

NB : Nous remarquerons au passage que le plus important pour les politiques et les médias est de ne pas « faire le jeu » du Front National, jamais d’établir une quelconque véracité.